Et si on abolissait les peines de prison de quelques mois? Si on encourageait délinquants et victimes à se parler? Si on inventait une nouvelle sanction, destinée à devenir la peine de référence à la place de l’incarcération? A la demande de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, des spécialistes planchent depuis septembre sur les moyens d’amener les délinquants à changer de voie – un brainstorming pompeusement appelé «Conférence de consensus sur la prévention de la récidive».
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Jeudi et vendredi, ces travaux seront présentés et un jury y piochera des orientations que la garde des Sceaux s'est engagé à suivre. Chaque jour, Libération présente une de ces idées novatrices. Aujourd'hui, la peine de probation.
La peine de probation, qu’est-ce que c’est?
Plusieurs magistrats et chercheurs souhaitent la création d'une «peine de probation» ou «contrainte pénale communautaire» qui aurait vocation à devenir la principale alternative à la prison. Le condamné serait contraint de suivre une évaluation et un contrôle réguliers et bénéficierait d'un suivi individualisé: traitement thérapeutique, stage de citoyenneté, placement sous bracelet électronique, travail d'intérêt général, réparation... en dehors des murs de la prison, «dans la communauté». En se substituant à une multitude de me