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Analyse

Un consensus antisarkozyste

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Hollande, le temps du bilandossier
Moins de prison, moins de délits… la Conférence de consensus sur la prévention de la récidive prend le contre-pied de la droite.
publié le 13 février 2013 à 22h06

Le nom est barbare, la méthode alambiquée. Ce qu’il faut retenir de la Conférence de consensus sur la prévention de la récidive, qui présente ses travaux aujourd’hui et demain, c’est qu’elle se veut un contre-sarkozysme. Par la méthode d’abord, qui s’affiche consensuelle, transparente, quasi scientifique. Son but : définir les grandes orientations de la politique pénale des cinq ans à venir.

Le principe de la conférence de consensus, né dans le milieu médical nord-américain des années 70, est de produire un large accord entre professionnels autour de pratiques thérapeutiques. Transposée en 2013 en France, cette démarche est censée définir la stratégie à adopter contre la surpopulation carcérale, la récidive et l’inflation des lois qui se sont succédé ces dix dernières années. De ce grand brainstorming du monde judiciaire, un jury tirera des préconisations qu’il remettra mercredi à Jean-Marc Ayrault. La garde des Sceaux et le président de la République se sont engagés à suivre ces préconisations, qui entreront dans une loi de politique pénale annoncée à l’Assemblée pour juin.

Les premières synthèses de la conférence montrent que le consensus fabriqué depuis septembre veut remettre la prison à sa place : celle d'un ultime recours. Beaucoup d'experts entendus la jugent au mieux inutile pour la petite délinquance (celle qui récidive le plus), au pire criminogène. C'est prendre l'exact contre-pied des politiques pénales de droite depuis 2002. «Toutes les lois récentes sont fond