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Libération
Des pistes contre la récidive (4/4)

Faut-il interdire les courtes peines de prison ?

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La réforme de la justice pénaledossier
«Libération» a décrypté quatre propositions sur la table de la «Conférence de consensus». Aujourd'hui, l'abolition des peines de moins de six mois, comme en Allemagne.
Des détenus aux fenêtres de la prison des Baumettes, à Marseille, le 8 janvier 2013. (Photo Anne-Christine Poujoulat. AFP)
publié le 14 février 2013 à 12h28

Et si on abolissait les peines de prison de quelques mois? Si on encourageait délinquants et victimes à se parler? Si on inventait une nouvelle sanction, destinée à devenir la peine de référence à la place de l’incarcération? A la demande de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, des spécialistes planchent depuis septembre sur les moyens d’amener les délinquants à changer de voie – un brainstorming pompeusement appelé «Conférence de consensus sur la prévention de la récidive». Aujourd’hui: interdire les courtes peines de prison.

Ces travaux sont présentés aujourd'hui et demain. Un jury y piochera des orientations que la garde des Sceaux s'est engagé à suivre. Chaque jour, Libération présente une de ces idées novatrices.

Abolir les courtes peines de prison, qu’est-ce que ça veut dire?

Il s’agit tout simplement de supprimer (ou de fortement limiter) la possibilité de mettre un délinquant en prison pour moins de six ou neuf mois. Sauf exception dûment motivée, le juge doit obligatoirement trouver une peine alternative pour sanctionner ces délits: travail d’intérêt général, bracelet électronique, mise en place d’un contrôle du condamné émaillé d’obligations contraignantes (trouver un emploi, suivre une thérapie...). En effet, si une idée fait consensus parmi les professionnels, c’est bien celle-ci: les courtes peines de pr