Et si l'on foutait un peu à bas le dogme ? Si, tandis que la Cour des comptes redit, après tant d'économistes atterrés, l'inatteignabilité des 3% de déficit public en 2013, on osait contrarier l'obsession de la dette (la dette ! la dette ! la dette !) ? Si, au-delà de la relance comme une technique économique, on la concevait comme un objectif politique ? Si, en un mot, plutôt que de bêler en chœur l'adage fameux de «l'économie, idiot !» au moyen duquel Bill Clinton, en 1992, terrassa George Bush, on s'autorisait, à l'adresse de François Hollande, un sacrilège : «le social, idiot !» qui ferait reconsidérer l'économie comme globale - celle-là qui faisait dire au père Hugo, cet illuminé de la république, que lorsqu'on ouvre une école, on ferme une prison…
Mais je radote, je rêve et je me perds… Pour un temps noyé dans la bruyante actualité des guerres, au Mali contre «le terrorisme» et à l'Assemblée pour «le mariage pour tous», le social a tenté cette semaine de sortir la tête de l'eau sous quoi l'économie la lui maintient - pour son bien, naturellement et au nom de «la crise». Social, c'est le terme qu'emploient les exploités, et auquel les exploiteurs préfèrent celui d'économie.
Cette semaine, le social ne fit pas le poids. Les licenciés de Goodyear, de PSA, de Sanofi et de tant d'autres sinistres boucheries l'ont à nouveau vérifié mardi à Rueil-Malmaison, où le marchand de pneumatiques «détaillait» la fermeture de