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Interview

Nicole Maestracci : «Les courtes peines sont inefficaces contre la récidive»

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La réforme de la justice pénaledossier
La magistrate, par ailleurs nommée au Conseil constitutionnel, conclut cinq mois de travaux sur la prévention de la récidive.
Nicole Maestracci, première présidente de la cour d'appel de Rouen, le 18 janvier 2007 à Paris (Photo emilie lescale. AFP)
publié le 14 février 2013 à 7h26

Nicole Maestracci a présidé les travaux de la Conférence de consensus de la prévention de la récidive présentés aujourd’hui et demain, et dans lesquels la garde des Sceaux Christiane Taubira devrait puiser les pistes d’une grande loi pénale. Première présidente de la cour d’appel de Rouen, ancienne juge des enfants, ancienne juge d’application des peines et présidente de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) de 1998 à 2002, la magistrate vient d’être nommée au Conseil constitutionnel par François Hollande. Elle présente à Libération le bilan de quatre mois de brainstorming réunissant magistrats, chercheurs, conseillers de probation, surveillants, élus, associations etc.

La lutte contre la récidive fait l’objet de débats passionnés depuis plusieurs années. Vos débats ont-ils dégagé des pistes?

Certains constats sont partagés par tous: la justice pénale est devenue illisible alors qu’elle prétend apporter une réponse à toutes les infractions. Les prisons n’ont cessé de se remplir et les peines exécutées en milieu ouvert n’ont cessé d’augmenter également. Quant aux juges et aux services pénitentiaires, ils vivent comme une fatalité leur surcharge de travail et parlent eux aussi d’une perte de sens. Pourtant, nous nous sommes rendu compte qu’il existait plus de données s