Le pari des cannabis social clubs (CSC) consiste à mettre les dirigeants devant le fait accompli, sur le thème : puisque les Etats ne veulent pas modifier leur politique, changeons-la nous-mêmes, au niveau local. La méthode, qui offre une voie de sortie au sempiternel débat prohibition-légalisation, a marché aux Pays-Bas.
Dans les années 70, des vendeurs de cannabis officiant depuis leur domicile ont été tolérés par les autorités car, avec eux, le trafic quittait la rue, ce qui réduisait les nuisances publiques. Puis ces «house dealers» ont ouvert des bars sans autorisation légale. Là encore, la tolérance a prévalu, car ces coffee-shops permettent de séparer le marché du cannabis de celui des drogues plus dures. Et grâce à eux, la moitié des transactions autour du cannabis sont sorties du marché noir. La société y a gagné, et depuis plus de trente-cinq ans, les coffee-shops sont encadrés par des règles strictes (pas de publicité, pas de drogues autres que le cannabis, pas de vente aux mineurs, 5 grammes maximum). Les Pays-Bas n'ont pas légalisé le cannabis pour autant. Il y a juste une zone grise dans laquelle les CSC cherchent aujourd'hui à se glisser.
«Drive-in». Seul hic, la France est loin du pragmatisme néerlandais. Le président a beau s'appeler Hollande, la gauche n'a pas l'intention de changer de politique, après quarante ans d'immobilisme. La seule timide (mais valeureuse) avancée concerne les drogues plus dures : le gouve