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Viande chevaline : l'étrange ligne de défense de Spanghero

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L'Europe à cheval sur sa viandedossier
L'agrément sanitaire de l'usine audoise a été suspendu, mettant provisoirement sur le carreau ses 300 salariés qui dénoncent l'attitude du gouvernement. Lequel pointe du doigt le trouble jeu de la direction.
Le siège de la société Spanghero à Castelnaudary, le 15 février 2013 (Photo Rémy Gabalda. AFP)
publié le 15 février 2013 à 18h04

L'entreprise Spanghero n'en démord pas : le gouvernement serait allé trop vite en besogne en la désignant comme un des principaux responsables de l'entourloupe à la sauce chevaline. Vingt-quatre heures après que Benoît Hamon et Stéphane Le Foll ont dévoilé les conclusions de l'enquête de la répression des fraudes, le président du négociant en viande audois, Barthélémy Aguerre, a contre-attaqué. A ses yeux, suspendre — même provisoirement — l'agrément sanitaire de l'usine, revient à «condamner à mort 300 salariés et leurs familles», le tout «sans preuves». L'argument de l'emploi, en période de crise économique, n'est pas surprenant. Sauf que la défense de la direction manque de poids, selon plusieurs éléments recueillis par Libération. Décryptage.

Les sanctions sont-elles disproportionnées?

Dans l’Aude, la fermeture pour l'instant temporaire de Spanghero vient aggraver une situation sociale guère reluisante. L’entreprise est un des plus gros employeurs du bassin lauragais avec 300 salariés à Castelnaudary (10 000 habitants). Le département est le troisième plus pauvre de France selon l’Insee, avec un taux de chômage atteignant les 13,5% fin 2012 (9,9% en moyenne nationale). Pour l’instant, les salariés hésitent à prendre position. Certains font bloc autour de leur direction, d’autres commencent à se lâcher.

Comme ce prénommé Alain,