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Portrait

Dominique Broc, très en pétard contre le marché noir

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Le chef de file des Cannabis Social Clubs français est «révulsé de filer du fric à des mafias» et prône une agriculture «ultrabio».
publié le 16 février 2013 à 9h01
(mis à jour le 16 février 2013 à 11h36)

Dans le salon du leader du plus puissant mouvement antiprohibition français, il y a plein de jouets d’enfants. Dominique Broc en a deux, mais ils vivent avec leur mère. Hormis une discrète affiche annonçant «l’appel du 18 joint», la grande manifestation annuelle des accros au pétard, rien ne laisse deviner que l’on se trouve dans la plantation de cannabis la plus célèbre de France.

A 44 ans, ce jardinier (ça tombe bien !) n'a presque plus le temps d'élaguer les cimes de la campagne tourangelle. La popularité incongrue des Cannabis Social Clubs le dépasse. «Les gens attendent de moi des informations sur le cannabis et sa consommation. Je me rends compte que la prévention ne marche absolument pas. La France n'est pas prête pour une légalisation éventuelle, c'est une certitude», murmure-t-il.

«Ultrabio»

Broc est l'antithèse du fumeur loufoque et apathique. S'il concède consommer du cannabis «pour l'aspect récréatif», il avoue que la plante agit sur lui «comme une béquille sociale»  : «Je suis assez réservé et parfois mélancolique. Le cannabis m'aide à me détendre. Si je ne fumais pas, peut-être que j'avalerais du Lexomil. Je ne suis pas sûr que ce soit mieux.»

Son premier joint, il l'a fumé «bien trop tôt», à 12 ans. A l'époque, ça ne lui a pas trop plu. Il ne s'y est remis que vers 19 avec deux commandements : réguler sa conso et ne jamais alimenter le marché noir. «Je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours été super radical sur cette questi