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TRIBUNE

Fin de vie : courage fuyons

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par Vincent Lena, Magistrat, président de l’association Faut qu’on s’active !
publié le 17 février 2013 à 19h06

La ligne Maginot défendue avec un bel ensemble par les moralistes et les mandarins de la Faculté contre le tabou de l'euthanasie serait-elle en train de céder, avec l'avis du conseil de l'ordre des médecins en faveur d'une «sédation terminale» en fin de vie à la demande du patient, par «devoir d'humanité» ? La gauche au pouvoir, qui vient de prouver qu'elle est plus ouverte que la droite sur les sujets de société, va-t-elle réaliser une nouvelle avancée, conformément aux engagements de François Hollande ?

A y regarder de plus près, l'espoir est vite déçu. La sédation terminale évoquée par le conseil de l'ordre n'est qu'une modalité d'application de la loi Leonetti de 2005, qui prévoit un «droit au laisser mourir», aussi hypocrite que cruel. Personne ne doit ignorer que la «mort douce» par sédation terminale se traduit dans les faits par l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation qui finit par provoquer la mort par épuisement au bout de plusieurs jours, après parfois des phases de réaction spectaculaires imposant une nouvelle épreuve aux familles plongées dans la douleur. Finalement, l'ordre des médecins ne fait rien d'autre qu'apporter son soutien aux conclusions du rapport remis il y a quelques semaines au président de la République par le professeur de médecine Sicard, qui se refusait à toute évolution législative, à l'exception d'un hypothétique «droit au suicide assisté» revendiqué depuis longtemps par l'Association pour le droit de mourir da