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grand angle

Jour d’espoirs à taule emploi

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A la prison de l’Elsau (Bas-Rhin), depuis trois ans, des employeurs viennent derrière les barreaux pour faire passer des entretiens d’embauche aux détenus. Pour eux, c’est une journée cruciale où se joue une chance de réinsertion.
publié le 17 février 2013 à 19h46

Yves (1) est sorti «confiant» de la maison d'arrêt de l'Elsau, près de Strasbourg. C'était le 31 décembre dernier. A 30 ans, ce chef de cuisine a déjà fait trois séjours dans cette prison pour des histoires de vol. Il l'a quittée avec un regain d'espoir et une «promesse d'embauche» pour un poste de cuisinier dans la restauration collective. Il l'avait décrochée un mois auparavant, lors d'un entretien derrière les barreaux avec deux agents de la Sodexo.

Comme une cinquantaine de détenus, il a participé au forum de l'emploi organisé dans la maison d'arrêt : chaque année depuis trois ans, le Pôle Emploi et le Spip (Service pénitentiaire d'insertion et de probation) locaux font venir les patrons dans les murs durant une journée. «Question de simplicité», explique Philippe Wotling, conseiller justice à Pôle Emploi : le temps que le détenu obtienne sa permission de sortie pour se présenter à l'employeur - en moyenne quinze jours -, le poste est souvent pourvu.

Ces rencontres entre prisonniers et recruteurs, c’est lui qui les a initiées. Car il connaît bien le problème des détenus. Voilà sept ans que Philippe Wotling passe ses journées à la maison d’arrêt où il suit 400 prisonniers, retape leurs CV, les forme aux nouvelles techniques de recherche d’emploi, relance pour eux la machine administrative (inscription à Pôle Emploi, demandes d’aides à la CAF et ailleurs, etc.). Objectif de ces actions menées un peu partout en France, la réinsertion professionnelle des déte