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Libération

Le va-tout d’un père privé de droit de garde

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Famille . Des militants de la cause paternelle sont venus soutenir Serge Charnay, sur une grue depuis vendredi.
publié le 17 février 2013 à 22h16

Depuis vendredi matin, Serge Charnay est perché en haut d’une grue désaffectée des anciens chantiers navals nantais. Privé des droits de garde et de visite de son fils, condamné pour «soustraction d’enfant», jugement dont il demande l’annulation, cet informaticien de 42 ans, au RSA, joue son va-tout en se retranchant sur cet engin aujourd’hui entouré de manèges et de bistrots. Son action déclenchée dans la ville du Premier ministre et diffusée en continu tout le week-end sur les chaînes d’information a contraint ce dernier à réagir. Jean-Marc Ayrault a ainsi demandé à Christine Taubira, la garde des Sceaux, et Dominique Bertinotti, la ministre déléguée à la Famille, de recevoir dès cette semaine les associations de défense des droits des pères.

15 heures, hier.

Méfiance. Au sommet Serge Charnay prend la pose dans le vent d'est frisquet, salue de la main, lève les bras, enfile un harnais pour se suspendre en varappe sur le flanc de la grue, bombant à la peinture noire et rouge «Sauver nos enfants de la justice» au-dessus d'un cœur. Quarante mètres plus bas, le commissaire le tutoie. «Serge ! On va t'amener de l'eau et de la nourriture.» Perché dans la grue Titan jaune, l'intéressé se méfie : «Besoin de rien, juste d'un téléphone.» Une heure après, il hèle : «Commissaire, je boirais bien un coup, si vous avez le temps…» En fait, les agents qui cernent le périmètre autour de la grue ont ordre de ne rien lai