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Libération
Reportage

Nantes : «S’il a gain de cause, je monte aussitôt dans une grue !»

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Au pied de l'engin, une dizaine d'hommes de la région sont venus soutenir le père retranché depuis vendredi.
publié le 17 février 2013 à 20h53

Depuis vendredi matin, Serge Charnay s'est perché dans un grue désaffectée des anciens chantiers navals nantais. Privé de droits de garde et de visite de son fils, condamné pour «soustraction d'enfant», jugement dont il demande l'annulation, cet informaticien de 42 ans, au RSA, joue son va-tout en se retranchant sur cet ancien engin de chantier naval aujourd'hui entouré de manèges et de bistrots. Dès le début, un négociateur lui a offert un rendez-vous judiciaire dans un mois. Insatisfaisant. La médiation s'est interrompue dans la journée de samedi, Charnay arguant que les batteries de son téléphone étaient déchargées et voulant conserver un peu de jus pour envoyer des SMS.

«Je ne vais pas me laisser faire»

15 heures, ce dimanche. Tout en haut, Serge Charnay prend la pose dans le vent d'est frisquet, salue de la main les badauds et ceux qui le soutiennent, lève les bras, enfile un harnais pour se suspendre en varappe sur le flanc de la grue, bombant à la peinture noire et rouge «Sauver nos enfants de la justice» au-dessus d'un cœur. Conscient que son image fait le tour des chaînes d'info en continu. Quarante mètres en dessous, le commissaire le tutoie. «Serge ! On va t'amener de l'eau et de la nourriture.» Perché dans la grue Titan jaune, Serge Charnay se méfie : «Besoin de rien, juste d'un téléphone.» Une heure après, il hèle : «Commissaire, je boirais bien un coup, si vous avez le temps...»

En fait, les agents qui cernent le périmètre autour de la grue ont ordre de ne rien