Plutôt que de s’en prendre à quelques jeunes femmes dénudées manifestant de manière iconoclaste dans Notre-Dame à l’annonce de la démission du pape Benoit XVI, l’Eglise catholique pourrait saisir cette occasion pour mener une véritable réflexion sur son refus obstiné du droit de disposer librement de son propre corps pour le deuxième sexe. Le corps des femmes est la cible de l’Eglise. C’est bien cette misogynie fondamentale que dénoncent les manifestations des Femen justement avec leur seule arme, leur corps... Leurs actions rappellent aussi que l’Eglise a raté tous les grands rendez-vous de l’histoire de la modernité et de la libération des femmes : le divorce, la contraception, l’interruption volontaire de grossesse, le pacs, le mariage civil pour tous...
On ne compte plus le nombre de femmes à travers le monde qui sont mortes, ou sont blessées dans leur chair et leur vie pour n'avoir pas eu accès au droit élémentaire de mettre au monde les enfants qu'elles ont choisi d'avoir. C'est sans doute le plus grand crime de l'Eglise contre les femmes. Un exemple parmi tant d'autres de la violence de l'Eglise face à ces détresses : l'excommunication en 2009 par Mgr José Cardoso Sobrinho, archevêque de Recife au Brésil, de la mère d'une enfant de 9 ans pour avoir fait pratiquer une IVG sur la fillette. Violée par son beau-père, elle était enceinte de jumeaux et sa vie même était en jeu. Pour faire bonne mesure l'excommunication a été étendue à l'équipe médicale coupable de ce crime,