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Les femmes premières victimes de la pauvreté

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Social . Un rapport montre une surreprésentation féminine parmi les personnes en situation de précarité.
publié le 19 février 2013 à 21h26

La pauvreté touche plus les femmes que les hommes, surtout lorsqu'elles sont seules et qu'elles cumulent emplois précaires et difficultés d'accès au logement et aux soins. C'est le constat du rapport publié hier par le Comité économique, social et environnemental (Cese). En France, 8,6 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Parmi elles, 4,7 millions de femmes et 3,9 millions d'hommes. «Cette précarité est souvent liée à la monoparentalité. Comment voulez-vous vivre avec 960 euros ?» s'interroge le Pr Henri Joyeux, cancérologue et chirurgien, l'un des rapporteurs du Cese.

Les femmes sont aussi les principales bénéficiaires du revenu de solidarité active. En 2010, elles représentaient 57% des allocataires. Elles sont également surreprésentées dans les métiers peu qualifiés (services aux particuliers, agents d'entretien, employées du commerce). Et, dans ces secteurs, la proportion de celles qui travaillent à temps partiel est souvent supérieure à la moyenne. «Ce sont des femmes avec des petits métiers qui ne connaissent pas forcément leurs droits», souligne le Pr Joyeux.

La probabilité qu'elles ont d'occuper un poste d'employé ou d'ouvrier non qualifié est finalement 2,1 fois plus forte que pour un homme. Les basses rémunérations mensuelles vont souvent de pair avec des durées de travail réduites. Une des conséquences directes de ces bas salaires est le renoncement aux soins : 18,5% des femmes ne se soignent pas faute