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Libération
Décryptage

Concordat : le culte laissé en l’Etat

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Le Conseil constitutionnel a confirmé, hier, le financement public des curés, pasteurs et rabbins en Alsace-Moselle.
La cathédrale de Strasbourg. Le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle ne sont pas soumis à la loi de séparations des Eglises et de l'Etat car, en 1905, ils étaient sous domination allemande. (Photo Wolfgang Rattay. Reuters)
publié le 21 février 2013 à 21h06

Les «sages» n’ont pas coupé les vivres aux curés, pasteurs et rabbins alsaciens. Ils ont validé, hier, leur rémunération par l’Etat, renforçant ainsi les partisans du maintien du concordat. Inconnue des bataillons laïques, l’Association pour la promotion et l’expansion de la laïcité (Appel) avait porté, via une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), l’affaire devant le Conseil constitutionnel.

Combien gagnent prêtres, rabbins et pasteurs en Alsace et Moselle ?

Trois départements concordataires (Bas-Rhin, Haut-Rhin et Moselle) ne sont pas soumis à la loi de séparation des Eglises et de l’Etat car, en 1905, ils étaient sous domination allemande. Environ 1 400 ministres du culte y sont rémunérés par l’Etat pour un budget total de 58 millions d’euros. Majoritaire, l’Eglise catholique représente 75% des postes, les protestants 21% et les juifs 4%. En début de carrière, les prêtres, les pasteurs et les rabbins y gagnent 1 200 euros net par mois et 2 200 en fin de carrière. La plupart sont logés gratuitement. Un avantage dont bénéficient aussi leurs collègues du reste de la France mais qui, eux, gagnent moins, une différence surtout nette en fin de carrière. Ainsi, hors concordat, un pasteur ou un prêtre est payé par son Eglise environ 1 000 euros par mois tout au long de son ministère.

En Alsace-Moselle, l'archevêque de Strasbourg, Jean-Pierre Grallet, est aussi mieux rémunéré que les autres responsables religieux, protestants et juifs. Il y a quelques années, il avouait un salaire de 5 000 euros par mois. Pour sa part, Jean-François Coll