C’est un cas d’école. Et une situation passionnante que celle de la chirurgie de l’obésité. Voilà une technique nouvelle, en pleine expansion, au point que ces cinq dernières années le nombre d’interventions a doublé, pour concerner en 2011 plus de 30 000 patients obèses. Hier, l’assurance maladie a rendu publique une analyse des pratiques de cette nouvelle chirurgie. Elle montre comment s’insinue une nouvelle pratique médicale, sans que soient évalués ses avantages et son coût.
Premier constat, l’obésité se porte bien en France : près de 7 millions de personnes, et parmi elles 550 000 souffrant d’une obésité morbide (1). Depuis une dizaine d’années, à côté d’une prise en charge où se mêlent hygiène de vie et prescriptions médicamenteuses, se développent des actes chirurgicaux. D’abord il y a eu la mise en place d’un anneau gastrique, autour de la partie supérieure de l’estomac. Puis le «sleeve», qui consiste à retirer une grande partie de l’estomac pour former un tube, et maintenant le «bypass» qui consiste à réduire et à modifier ainsi le circuit alimentaire. Bref, des opérations de plus en plus lourdes. Réservées à ceux souffrant d’une obésité morbide, elles donnent, selon différents travaux, de bons résultats.
L’assurance maladie a analysé les cas de 30 000 patients opérés en 2011 : 8 sur 10 sont des femmes ; âge moyen, 39 ans. Près de 7 femmes sur 10 et 8 hommes sur 10 souffrent d’une obésité morbide, ce qui veut dire que pour les autres (de 20% à 30% des opérés) l’indica