Menu
Libération
Enquête

Sciences-Po : la multinationale

Article réservé aux abonnés
Ouverture sociale et internationale, explosion des effectifs et des frais de scolarité… Avant la désignation d’un nouveau directeur, visite d’inspection au Havre, l’un des campus créés lors de l’ère Descoings.
L'entrée de Sciences-Po, rue Saint-Guillaume à Paris. (Photo Franck Fife. AFP)
publié le 22 février 2013 à 20h06
(mis à jour le 24 février 2013 à 8h39)

A 21 ans, Guan Zhen Tan, en deuxième année à Sciences-Po, sait parfaitement ce qu'il veut faire plus tard : «Après mes études, je veux rentrer en Malaisie, d'où je suis originaire, et me lancer dans la politique. C'est le moment des changements là-bas : pendant longtemps, il n'y avait qu'un seul parti. Aujourd'hui, de nouveaux se créent et ils recrutent des jeunes.»

En arrivant sur le campus du Havre - l'un des six que Sciences-Po Paris possède en régions -, spécialisé sur l'Asie, Guan Zhen parlait un français rudimentaire. En quelques semaines, il est devenu à l'aise. Outre le malais et le mandarin - une des langues officielles de Singapour où il a vécu dix ans -, il parle anglais, appris au lycée international de Kuala Lumpur, et se débrouille en japonais. Parti à l'automne 2010 faire des études universitaires au Japon, il a vécu, six mois plus tard, le séisme et la catastrophe nucléaire de Fukushima. «Je ne voulais pas rester, explique-t-il, un ami français m'a alors parlé de Sciences-Po et j'ai accroché. La vie est ainsi faite d'opportunités.» Pour mettre toutes les chances de son côté, cet étudiant souriant, dont le père dirige une usine Nissan à Kuala Lumpur, la capitale malaise, a postulé pour le double diplôme, très recherché, Sciences-Po - Columbia. Accepté, après deux ans au Havre, il partira en septembre pour deux autres années à l'université de New York. A cette idée, ses yeux brillent.

Le tout nouveau bâtiment de Sciences-Po au Havre, gr