Menu
Libération
Reportage

La visite marathon de Hollande au salon de l'Agriculture

Article réservé aux abonnés
A son aise au milieu des visiteurs du salon de l'Agriculture, le président de la République s'est livré au traditionnel bain de foule. Les exploitants, eux, restent prudents face à la politique gouvernementale.
François Hollande au salon de l'Agriculture, le 23 février 2013. (Photo Reuters)
publié le 23 février 2013 à 20h55

François Hollande, nouveau marathonien du salon de l'Agriculture ? Au grand dam des journalistes jouant des coudes des heures durant dans les travées du salon, il semblerait que oui. Lors de la précédente édition, en pleine campagne électorale, François Hollande avait arpenté le parc des expositions de Paris pendant douze heures. Ce samedi, il n'était pas loin de battre son «record». Arrivé à 7 heures du matin, il est reparti «à regrets» vers 17 heures.

Présent dès l’aube pour la traite des vaches et un petit-déjeuner avec les représentants syndicaux du monde agricole, François Hollande a abordé d’entrée deux dossiers brûlants : le scandale des lasagnes au cheval et le mécontentement des producteurs laitiers. Il en a profité pour annoncer son objectif de rendre l'étiquetage de l'origine de la viande obligatoire sur les plats préparés.

«On reste sous la pression des grandes surfaces»

Une mesure accueillie avec réserve par les éleveurs, comme François Gueret, installé en Eure-et-Loir : «On reste sous la pression des grandes surfaces. L'étiquetage, c'est très important, mais il faudrait que les gens mangent de la viande de meilleure qualité, sur des circuits courts, en moindre quantité, et surtout qu'ils acceptent de la payer plus cher.»

Les circuits courts, d'autres n'y croient pas. Au stand des vaches laitières, Bernard Alleno, éleveur breton, pensent qu'il s'agit d'une «utopie»«85% des gens s'alimentent dans la grande distribution. C'est un problème culturel, on le voit sur les produits laitiers. Les consommateurs trouvent les produits trop chers à quelques centimes, mais n'ont aucun problème à se payer une tablette numérique à 500 euros», déplore-t-il, fataliste.

Bain de foule, poignées de mains, et croupes caressées

De manière générale, l'accueil réservé au président de la République est plat mais poli, sans l'hostilité électrique que pouvaient parfois susciter les