La fronde gronde. Signe de l’inquiétude grandissante des banlieues sur leur avenir : hier, se tenaient simultanément deux conférences de presse d’élus demandant au gouvernement de prendre la mesure de l’inégalité territoriale. L’une à Saint-Denis, organisée par Patrick Braouezec, le président de la communauté de communes Plaine Commune. L’autre à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, menée par le maire Patrick Jarry.
Les habitants sont-ils les oubliés de la politique de la ville ?
Inquiétude paradoxale au moment où le nouveau ministre François Lamy fait de la concertation avec les habitants une des pierres angulaires de la refonte de la politique de la ville. Pourtant, sur le terrain, les élus ont le sentiment qu'on ne prend pas suffisamment en compte «l'urgence» et «l'ampleur» de la situation sociale.
Gilles Poux, le maire de La Courneuve (l'une des villes de Plaine Commune) rappelle que 95% des budgets de la politique de la ville ont été jusqu'ici consacrés au bâti, contre 5% au social : «Nous avons des territoires qui évoluent mais une population qui se précarise. Et l'on sent bien le risque de déchirement si rien ne change», prévient-il. Ce mois-ci, les élus de Plaine Commune ont appris que l'Etat n'augmenterait pas leur crédit du volet social de la politique de la ville à l'échelon communautaire. Leur contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) devait passer de 400 000 euros à 650 000 euros pour 2013. Il restera à