Parmi toutes les politiques malmenées par le nouveau budget européen, présenté par les Etats membres, se trouve Erasmus. C'est pourtant l'action qui symbolise sans doute le mieux, aux yeux des citoyens, l'idéal de la construction européenne. Immortalisé par le film de Cédric Klapisch l'Auberge espagnole, le programme Erasmus de mobilité des étudiants permet chaque année à quelque 200 000 d'entre eux (dont plus de 30 000 Français) de passer une partie de leur cursus dans un autre pays de l'Union et d'acquérir ainsi une formation professionnelle plus riche, des compétences linguistiques essentielles dans une économie globalisée, une ouverture d'esprit très recherchée par les employeurs. A travers cette formation, Erasmus permet de lutter contre le chômage et de développer la compétitivité économique.
Mais Erasmus, c’est bien plus que cela : c’est aussi un moyen de se familiariser avec les autres, de surmonter la tentation du repli national, d’apprendre des échanges transnationaux. Nos expériences professionnelles respectives - en tant qu’étudiante du Collège d’Europe, en tant que participant à l’un des premiers programmes Erasmus, ou à la tête d’un institut de recherche fondamentale créé spécifiquement pour redynamiser les échanges internationaux dans un monde dévasté par la guerre - nous ont appris le pouvoir de ces échanges ouverts et internationaux, qui donnent corps à l’idée de citoyenneté européenne. En ce qui concerne Erasmus, il suffit de constater le pourcentag