Danielle Caraoué, retraitée, raconte son expérience au sein des jurés populaires en correctionnelle sur lesquels un audit très critique a été remis jeudi à Christiane Taubira.
«Je ne me suis jamais prise pour saint Louis rendant la justice sous un chêne. Que non ! Mais j’ai aimé la responsabilité qui m’a été confiée pendant ces quinze jours d’avril 2012 où j’ai siégé comme citoyenne-assesseure aux audiences de comparution immédiate au tribunal de grande instance de Toulouse. Des vols ou dégradations, détention et usage de stupéfiants, violences familiales… Un autre monde, mais bien réel et qui n’a rien à voir avec ce qui défile sur nos écrans de télévision.
«J’ai pu être rassurée en salle des délibérés sur le sort qui serait fait à tel enfant, fracassé par le comportement de ses parents condamnés. J’ai pu voir aussi se radoucir une femme assesseure très réac, s’étant pourtant promis d’être de la plus grande sévérité… Il y a la justice telle qu’on ne la soupçonne pas de fonctionner, attentive aux victimes. Et il y a la justice telle qu’on la développe en salle des délibérés après avoir siégé dans le prétoire à côté du juge. La justice avait peut-être besoin de nous, de notre regard extérieur sur ses affaires, de sortir de sa bulle. Mais c’est à nous, citoyens-assesseurs, que l’expérience aura d’abord profité.
«Sans réveillonner sur les dossiers, nous avons tout de même dû ralentir le fonctionnement de l’institution. Je ne sais pas ce que Nicolas Sarkozy avait derrière la tête, d