Notre-Dame, un matin brumeux de février. Les nouvelles cloches, inaugurées la semaine précédente et exposées dans la nef, résonnent de manière inattendue. Huit militantes de Femen, seins nus comme toujours, tapent frénétiquement dessus pour célébrer le renoncement du pape et dénoncer l’homophobie de l’Eglise. Stupeur des touristes qui photographient en rafales, franches empoignades avec les services de sécurité, les lumières s’éteignent, des coups de lattes volent, elles sont mises dehors manu militari.
Pourtant, lors de leur arrivée en France, fin août, le mouvement féministe d’origine ukrainienne a été très bien accueilli, «chouchouté» même par les médias. Puis, vint l’heure de la controverse. C’était en novembre, moment choisi par les Femen pour affronter les intégristes catholiques de Civitas qui manifestent contre le mariage pour tous. Là encore, elles se font salement bastonner. Et entrent de plain-pied dans le débat public.
A quoi jouent-elles ? Même du côté des soutiens a priori naturels des Femen, l'action de Notre-Dame n'a pas été comprise. Bertrand Delanoë a dénoncé «un acte qui caricature le beau combat pour l'égalité femmes-hommes et choque inutilement de nombreux croyants». Manuel Valls a même témoigné de «son soutien aux catholiques de France qui ont pu être offensés par ce geste grossier». L'un est maire de Paris, l'autre ministre des cultes, disons que chacun est dans son rôle. Plus surprenant, Eva Joly, ex-candidate écolo à la présidentielle