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Libération

Le Comité d’éthique rejette l’assistance sexuelle aux handicapés

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publié le 12 mars 2013 à 22h36

Une assistance sexuelle pour les personnes handicapées ? «Non» répond en substance le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Saisie en 2011 sur cette question par Roselyne Bachelot, alors ministre de la Solidarité et de la Cohésion sociale, l’instance aura pris son temps pour rendre son rapport.

«Nous voulions éviter toute position dogmatique, précise François Beaufils, professeur de pédiatrie et rapporteur de l'avis du comité rendu public lundi et accessible en ligne.Notre propos n'est pas de dire ce qu'il faut faire mais de proposer un maximum d'éléments de réflexion.»

Après moult consultations, le CCNE a tranché : la sexualité, même pour les personnes qui sont dans l'incapacité de la vivre, relève de la sphère privée et non de la responsabilité de l'Etat. «Il semble difficile d'admettre que l'aide sexuelle relève d'un droit […] assuré comme une obligation de la part de la société.»

Si l'avis souligne que «l'épanouissement sexuel est une liberté dont aucun être humain ne devrait se trouver exclu», le comité estime que délivrer un service sexuel comporte des risques de dérive. «D'une part, les bénéficiaires sont des personnes vulnérables et susceptibles d'un transfert affectif envers l'assistant sexuel possiblement source de souffrance. D'autre part, rien ne peut assurer que l'assistant sexuel lui-même ne va pas se placer en situation de vulnérabilité par une trop grande implication personnelle.»

Quid du modèle suisse où les a