Comment appelle-t-on celui qui grimpe dans une capsule en costume de cosmonaute, se hisse jusqu’à 39 kilomètres au-dessus de la Terre, et qui saute dans le vide, franchit le mur du son lors d’une chute libre de 4 minutes et 19 secondes avant d’ouvrir son parachute ? On ne sait pas, cet exploit si démesuré qu’il n’en a pas de nom n’existait pas avant le saut de Felix Baumgartner, le 14 octobre dernier. On tente des hypothèses. Un sportif de l’extrême, tendance casse-cou ? Bof. Car pour arriver si haut dans le ciel, Felix a dû maîtriser son corps mais aussi tout un tas de petits ordinateurs installés dans la capsule, ne laissant qu’une place infime au hasard si cher aux têtes brûlées. Aventurier amoureux des étoiles ? On le scrute, assis dans son fauteuil au bar du Crillon, épaules carrées, mâchoire carrée, coupe de cheveux au carré. Pour le côté romantique, on repassera. Ni James Bond (dont il a pourtant le bronzage), ni Indiana Jones (dont il a également le bronzage), ni Professeur Tournesol (dont il n’a rien du tout.)
Et vous, Baumgartner, vous vous définiriez comment ? Il ne réfléchit pas très longtemps. «Aujourd'hui, je suis devenu un professionnel du risque (risk manager, en anglais). Il y a les records que j'aime décrocher, mais aussi l'argent qui va avec. C'est un package.» Il utilise sans gêne le mot «businessman» : il faut bien «payer les factures». Il ne dira pas combien cette opération financée par Red Bull lui a rapporté