Menu
Libération
EDITORIAL

Pouvoir

Article réservé aux abonnés
publié le 13 mars 2013 à 22h46
(mis à jour le 13 mars 2013 à 23h06)

Premier jésuite devenu pape, premier américain du Sud à succéder à une dynastie d'Européens qui semblait éternelle, le cardinal de Buenos Aires va régner sur une Eglise que Benoît XVI n'a su, ni pu, transformer, embarquée dans des scandales financiers et sexuels à répétition. Les cardinaux ont créé la surprise, bouclant en deux jours un conclave que l'on disait incertain et ouvert. Ils n'ont pas choisi l'audace en élisant un pape africain ou asiatique, ni même nord-américain. François Ier est argentin, mais ses parents sont italiens et la puissante curie romaine devrait se retrouver malgré tout en ce cardinal du bout du monde.

Jean Paul II avait étonné le monde même non chrétien et changé la papauté. Il avait su user de son pouvoir spirituel et de son charisme, saisissant le moment historique de la transformation de l'Europe communiste. Il fut un leader temporel autant que spirituel. Après cet «athlète», Benoît XVI est apparu terne, semblant régner finalement contre son gré, comme sa démission surprise l'a confirmé. Que fera François Ier ? Le monde est déchristianisé, même si l'Eglise de Rome revendique près de 1,2 milliard de fidèles. Saura-t-il comme le conseillait avec humour The Economist se concentrer sur l'essentiel de sa mission, la religion ? Abandonnant les marchands du Temple et le pouvoir financier du Vatican, de ses banques et de son immense empire immobilier à travers le monde. Ce vieil homme saura-t-il emmener son Eglise et ses fid