Menu
Libération
Récit

Peines planchers : l’Elysée risque de récidiver

Article réservé aux abonnés
Le chef de l’Etat hésiterait à abolir une des mesures phares de l’ère Sarkozy. L’incertitude règne aussi sur le calendrier de la future grande loi pénale.
François Hollande lors de son discours devant la cour de Cassation, le 18 janvier. (Photo Philippe Wojazer. Reuters)
publié le 14 mars 2013 à 22h32
(mis à jour le 15 mars 2013 à 9h42)

Février 2012 : François Hollande, candidat à l'Elysée, annonce que s'il est élu, il abolira les peines planchers, symbole du sarkozysme judiciaire : «Nous reviendrons sur les peines planchers qui sont non seulement contraires au principe d'individualisation des peines mais qui, en plus, ne sont pas pertinentes contre la récidive», proclame-t-il au théâtre Dejazet, à Paris, à l'invitation du Club DJS, un think tank consacré à la justice.

Printemps 2013, François Hollande, président, va-t-il tenir sa promesse ? L’affaire n’a pas encore été tranchée, mais il hésite aujourd’hui à abolir ces peines minimales quasi automatiques pour les récidivistes, mises en place en 2007 par la garde des Sceaux d’alors, Rachida Dati. Quant à la grande loi pénale voulue par Christiane Taubira, qui devait marquer la rupture avec les années sécuritaires de Sarkozy, les magistrats qui avaient soutenu le candidat Hollande commencent à craindre qu’elle ne soit pas votée dans l’année.

Volte-face. «Il existe en ce moment une menace de l'Elysée de ne pas revenir sur les peines planchers», confirme un membre du cabinet de la garde des Sceaux. Qui fait aussi savoir que «la chancellerie se battra jusqu'au bout et espère bien obtenir gain de cause». Un magistrat proche du dossier ajoute : «Ayrault veut supprimer les peines planchers, c'est moins sûr pour Hollande. En réalité, à l'Elysée, les avis changent tous les quinze jours sur la question