«Mon projet de loi n'est ni jacobin ni girondin. Il est pragmatique, expliquait lundi la ministre de l'Enseignement supérieur. Par exemple, si nous n'autorisons pas les cours en anglais, nous n'attirerons pas les étudiants de pays émergents comme la Corée du Sud et l'Inde. Et nous nous retrouverons à cinq à discuter de Proust autour d'une table, même si j'aime Proust…» Geneviève Fioraso présente aujourd'hui sa loi d'orientation en Conseil des ministres. Un texte aux ambitions limitées, qui veut corriger les errements du sarkozysme, notamment dans la mise en place de l'autonomie des universités, mais sans rupture brutale et qui à ce titre ne satisfait pas grand monde.
Échec. Pour la ministre, l'enjeu de la loi est double : favoriser la réussite des étudiants, notamment ceux de milieu modeste, les plus en échec, et assurer le rayonnement de la recherche française qui a souffert sous le sarkozysme, contrainte de concourir à de multiples appels à projets pour trouver des financements. Des objectifs assez largement partagés par la communauté universitaire, fatiguée des réformes en tous sens et des annonces mirobolantes pas toujours suivies d'effets du dernier quinquennat.
Inscription prioritaire des bacheliers pro en sections de techniciens supérieurs (préparant aux BTS) plutôt qu’à l’université où ils vont au casse-pipe, doublement de l’alternance dans le supérieur, réduction drastique du nombre de licences et de masters (pr