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Décryptage

Pilule : un risque enfin mesuré

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Pour la première fois, une étude estime les dangers du contraceptif oral. Selon elle, 20 morts par an lui seraient imputables.
publié le 26 mars 2013 à 21h16

Il marche sur des œufs, pèse chacun de ses mots. Dominique Maraninchi, directeur de l'Agence de sécurité du médicament (ANSM), présentait hier matin les résultats de son étude sur l'estimation du nombre de victimes liées à la prise de pilules contraceptives. «Le nombre de morts est très interpellant, reconnaît-il. Sur 4,5 millions de femmes prenant la pilule en France, on relie [à cet usage] en moyenne 20 morts par embolie pulmonaire chaque année.»

C’est la première fois que sont publiées en France des données précises sur les risques de la contraception orale depuis le dépôt de la plainte, en décembre, par une jeune femme handicapée à cause d’un accident vasculaire cérébral qu’elle impute à la pilule. S’en est suivi un vent de panique et de suspicion sur ce petit comprimé qu’avalent chaque jour la moitié des Françaises âgées de 15 à 49 ans. Jusqu’ici, les seules données épidémiologiques fiables reposaient sur des projections menées à l’échelle européenne. Cette étude apporte un nouvel éclairage, pas des plus rassurants, et déjà critiqué.

Combien de victimes par an ?

Sur les 4,5 millions d'utilisatrices, 20 femmes âgées de 15 à 49 ans meurent en moyenne chaque année d'un accident thromboembolique veineux lié à la pilule, selon cette étude. Sur les 19 décès enregistrés en 2011, 14 sont «attribuables» aux contraceptifs de 3e et 4e générations et 5 aux pilules de 1re et 2e génératio