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Libération
Portrait

Thierry Tuot, volontaire d’asile

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Depuis la remise de son rapport accablant sur la politique d’intégration des étrangers en France, ce conseiller d’Etat, zélé et humain, ne cesse d’être auditionné par les députés de gauche.
Paris, le 18 février 2013. Thierry Tuot, conseiller d'état, Président de la 10ème sous-section, au Conseil d'Etat. Commande 2013 0178 (Rémy Artiges)
publié le 26 mars 2013 à 21h16

Auditionné un jour sur l'accès des étrangers aux logements sociaux, un autre sur le développement des foyers pour les vieux immigrés, un autre encore sur les titres de séjour pour rentrer en France : depuis la publication d'un rapport décoiffant sur l'échec de la politique d'intégration remis début février à Jean-Marc Ayrault ( Libération du 8 février), Thierry Tuot attire les parlementaires en mission, curieux d'écouter ce conseiller d'Etat à l'expertise reconnue depuis une vingtaine d'années. Tuot, pour le dire vite, pourrait être l'âme damnée de Manuel Valls. Tandis que le ministre de l'Intérieur cantonne, pour l'heure, l'essentiel de sa politique migratoire à une gestion des flux, il ne cesse de prôner une vision volontariste de l'intégration, résumée dans le titre de son rapport «La grande nation : pour une société inclusive».

«Une tombe». Thierry Tuot, c'est aussi un curieux équilibre entre l'orthodoxie et la fantaisie, jusque dans sa vie quotidienne. Après avoir dormi un peu moins de quatre heures, nourri ses chevaux et ses chiens dans sa maison de l'Eure, cet homme longiligne de 51 ans ôte sa cotte grise et verte, grimpe dans sa Fiat panda et prend la direction de la gare. A 7 heures, il pénètre dans son joli et désuet bureau du Conseil d'Etat, place du Palais-Royal à Paris. «Je ne suis pas un gu