On remarque sans peine que dans confiance, il y a fiancé, et dans fiancé, foi, fides. Il apparaît aussitôt, dès lors, que confiance et amour sont jumeaux. La foi porte à croire en Dieu, mais on n'a guère besoin, pour croire, que l'existence de Dieu soit démontrée, car, s'il était démontré que Dieu existe ou n'existe pas, chacun saurait, comme on sait que la Terre tourne, et nul n'aurait besoin d'avoir, ou n'avoir pas, la foi. Par la foi, on se «con-fie» à Dieu et on l'aime, sans preuve ni raison.
L’amour qu’on porte à une personne n’a pas non plus de «parce que». Son intelligence, ses qualités et ses talents peuvent susciter l’admiration - même chez ceux qui n’éprouvent aucun autre sentiment pour elle - mais ne sont pas causes de l’amour (qui resterait tel même si, par accident, elle venait à les perdre !). On ne l’aime pas davantage parce qu’elle est belle, parce qu’elle est timide ou parce qu’elle rit des yeux : c’est parce qu’on l’aime qu’elle est belle, que sa timidité et son sourire vous font fondre. Par l’amour, on se «con-fie» et on se donne à l’autre, sans preuve ni raison - pas même celle que l’autre m’aime en retour.
«Gages». Il en va ainsi pour la confiance : elle se donne toute, sans qu'on l'ait demandée, et n'a besoin de rien, ni de preuves ni de serments, ni de gages ni de signatures. Comme l'amour, elle est «insensée», pure donation gratuite, que le moindre calcul, la moindre retenue, la moindre attente de «gages» o