Menu
Libération
TRIBUNE

L'assistance sexuelle expliquée au Comité national d'éthique

Article réservé aux abonnés
Des assistants sexuels travaillant auprès de personnes handicapées reprochent au Comité d'éthique d'avoir, dans son dernier avis, une vision réductrice de leur pratique.
par Claudine Damay, présidente de l’association Corps solidaires et Pascal Prayez, psychologue
publié le 28 mars 2013 à 7h28

Le Comité consultatif national d'éthique vient de refuser aux personnes handicapées toute assistance sexuelle (lire l'avis). Membres de l'association francophone Corps Solidaires regroupant des assistant-e-s sexuel-le-s certifié-e-s, nous regrettons que cette institution n'ait pas auditionné de praticien-ne de l'assistance sexuelle, se contentant de témoignages indirects. La vision réductrice de notre pratique donnée par cet avis nous semble avant tout dictée par une série d'a priori.

L’assistance sexuelle serait une réponse mécanique, donc dangereuse.

Nous aurions aimé expliquer que c’est une pratique structurée (élaboration de la demande, entretien préalable, suivi…), que les séances sont marquées par un constant ajustement aux attentes des bénéficiaires et ont pour but de soutenir leur plaisir de vivre, que nous nous adressons toujours à la globalité du corps et pas seulement à la génitalité et que la qualité de la relation est primordiale, loin de toute mécanique.

Les personnes handicapées doivent être protégées de toute frustration.

Pourquoi ces adultes seraient-ils infantilisés au point de leur nier toute liberté ? N’ont-ils pas déjà grandi avec la frustrati