Et c’est reparti de plus belle, comme si la recherche sur les embryons posait des problèmes équivalents à ceux du mariage pour tous. Ce jeudi après-midi, à l’Assemblée, les députés vont débattre puis éventuellement voter sur une proposition de loi PRG autorisant la recherche sur l’embryon. Proposition qui avait été discrètement adoptée au Sénat en décembre. Et pour l’occasion, on retrouve quelques uns des orateurs acharnés du débat sur le mariage gay.
Ainsi André Vingt-Trois, archevêque de Paris, déclarait : «Quand on donne libre cours à toutes sortes de recherches sur l'embryon, cela veut dire que l'on considère que l'embryon n'est rien et que c'est un matériau de laboratoire.» Ajoutant : «Le statut humain de l'embryon est gravement compromis.» Mgr Vingt-Trois a le goût de l'exagération, car il ne s'agit en rien de «faire n'importe quoi».
Dérogations
Depuis 2004, la recherche sur l'embryon et les cellules souches est interdite en France, sauf dérogations. En 2011, à l'occasion de la révision des lois sur la bioéthique, le Parlement a reconduit ce régime d'interdiction avec dérogations, après d'âpres débats. Là, il s'agit simplement d'inverser «la charge de la preuve» et de passer d'un régime d'interdiction avec dérogations à un régime d'autorisation avec contrôle. La différence est mince, sauf d'un point de vue symbolique. Lors des derniers débats, d'ailleurs, le ministre de la Santé de l'époque, Xavier Bertrand, avait changé à trois reprises de position. «