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Libération
Décryptage

Les embryons sur la paillasse des députés

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publié le 28 mars 2013 à 20h56

S’il n’y a pas eu d’obstruction parlementaire, l’autorisation de la recherche sur les embryons devait être votée cette nuit à l’Assemblée nationale par la majorité.

Une révolution ?

Pas tout à fait, mais c'est un symbole fort, ce qui en matière de bioéthique n'est pas anodin. Depuis 2004, la recherche sur l'embryon et les cellules souches est interdite en France, sauf dérogations. En 2011, lors de la révision des lois de bioéthique, le Parlement a reconduit ce régime. La proposition de loi PRG, votée au Sénat en décembre et examinée hier à l'Assemblée, vise à inverser «la charge de la preuve» en passant d'un régime d'interdiction avec dérogations à un régime d'autorisation avec contrôles. Lors des débats en 2011, le ministre de la Santé de l'époque avait lui-même hésité entre les deux régimes.

Pourquoi cette loi ?

«Il est grand temps de franchir un pas supplémentaire», a fait valoir hier le député PS Jean-Louis Touraine. «Ce texte est très attendu des chercheurs», a estimé Catherine Lemorton (PS) rappelant qu'il s'agissait d'un engagement de François Hollande. A ceux qui dénoncent «une loi idéologique», la députée radicale de gauche Dominique Orliac, rapporteure du texte, a opposé «l'insécurité juridique» actuelle. Samedi Mgr Vingt-Trois, archevêque de Paris, avait pointé le risque de dérives : «Cela veut dire que l'on considère que l'embryon n'