La partie de poker continue. Le juge bordelais Jean-Michel Gentil a abattu, jeudi soir, une de ses dernières cartes en formalisant la clôture de son instruction pour abus de faiblesse sur la personne de la milliardaire octogénaire Liliane Bettencourt. Il signifie par là que son job est achevé, une semaine après la mise en examen de Nicolas Sarkozy. Mais ouvre par la même occasion le bal des contestations, d’une durée de quatre mois, permettant tous les pinaillages possibles, devant la chambre de l’instruction ou le tribunal de l’opinion. Sachant que le dernier mot - renvoyer ou pas Sarkozy & cie en correctionnelle - lui reviendra, à lui ou à ses collègues bordelais cosaisis, le juge Gentil étant personnellement en instance d’affectation nouvelle.
Un dossier bouclé dans la précipitation ?
La rumeur judiciaire disait que le juge Gentil envisageait d’achever son instruction fin 2012, après l’audition de Sarkozy comme simple témoin assisté. Ce qui reviendrait à lui délivrer un non-lieu implicite (seuls les mis en examen peuvent éventuellement être renvoyés en correctionnelle). Il s’est manifestement accordé un ultime rab, sous forme de feu d’artifice, mais sans guère de munitions, si ce n’est l’éventualité de plusieurs rendez-vous de Sarkozy chez les Bettencourt en février 2007 soit en pleine campagne présidentielle alors que le candidat n’en a reconnu qu’un seul.
Pour justifier la mise en examen de l'ex-président, le juge ne dispose pas du moindre témoignage oculaire d'une remise d'espèces par Liliane Bettencourt, si ce