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Portrait

Samir 50 ans, marié, trois enfants: Expulsable, une «situation vexante»

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par Sophie Boutboul
publié le 31 mars 2013 à 21h16

Malgré ses doutes et son manque de sérénité quant à son avenir de locataire, Samir, 50 ans, revendique sa dignité. En janvier, le jugement est tombé pour lui, sa femme et ses trois enfants. Verdict : expulsion.

Il y a près d'un mois, Samir a été convoqué au commissariat pour une enquête sociale en vue de l'évacuation de sa famille de son logement situé dans le secteur Guy-Môquet (Paris XVIIIe). L'homme au visage rond et aux yeux noirs a contacté la Confédération générale du logement (CGL, association de locataires) et le DAL (Droit au logement) pour se faire aider.

Pour cette famille, tout a commencé par «un congé pour vente» en 2009. Leur bailleur, qui veut céder son appartement, leur a demandé de l'acheter ou d'évacuer les lieux à la fin du bail. Prix demandé : 500 000 euros pour une surface de 68 m². Une somme énorme et incompatible avec les moyens de cette famille modeste. De surcroît, la même année, Samir a perdu son emploi alors que son épouse ne travaille plus depuis la naissance de leur deuxième enfant. Trouver un autre logement est devenu impossible puisqu'ils ne peuvent pas se prévaloir d'un emploi et d'un revenu stable. Pis : ils ne parviennent même plus à payer le loyer de 1 320 euros pour l'appartement actuel. La famille a accumulé une grosse dette locative. La menace de l'expulsion pèse sur le couple et leurs trois enfants scolarisés dans un lycée et un collège de ce quartier qu'ils qualifient de «petit village». Ils connaissent tout le monde