Voilà une femme forte. Active et sportive, infirmière scolaire, elle a aujourd'hui 56 ans. «Je vais vous raconter», commence-t-elle, puis elle ne s'arrête plus.
«Nous sommes en 1992, j’ai un cancer du sein. Institut Curie. J’attends pour avoir une reconstruction mais je suis très déterminée, cette image m’est insupportable. Les premières prothèses ont duré douze ans, j’étais très active, je courrais pour le cancer du sein, et en 2004 on m’a dit de changer de prothèses. J’ai alors reçu des prothèses PIP. Mon chirurgien avait quitté l’Institut Curie, je l’avais suivi à l’Institut du sein, avec un dépassement d’honoraires de 1 200 euros.
«Plus tard, en voyage en Afrique du Sud, j’ai entendu un craquement, puis ressenti une douleur énorme. Je me suis dit que je m’étais cassé une côte. J’appelle à Paris. Le médecin me rassure, me dit que je peux continuer, mais en rentrant je fais une échographie. Et là, la radio indique qu’il faut changer la prothèse, qu’elle a explosé. Rendez-vous est pris à l’Institut du sein, mais c’est très cher, j’hésite. J’avais été suivie dans le public à l’hôpital de Lagny, où le chirurgien me confirme qu’il faut la changer, qu’il peut le faire, mais qu’il n’a pas de rendez-vous libre avant un an.
«Il m’assure que je peux attendre. Mais j’ai mal. J’ai entendu que j’étais hystérique, que c’était virtuel quand je disais que j’avais mal. Et pourtant, j’avais mal. Une fois, je n’arrivais plus à me lever tant je souffrais. Alors je rappelle le chirurgie