Elles s'agacent de cette image de «frivolité» qu'on leur colle, quand on ne les qualifie pas lourdement de «bimbos». Elles ? Ce sont ces femmes qui, pour des raisons variées, ont voulu se faire poser des prothèses mammaires. Certaines l'ont fait à la suite d'un cancer, d'autres parce qu'elles ne supportaient pas leur physique. Il y en a des milliers, de tous les âges, de tous les milieux. Comme Alexandra Blachère : adolescente, elle avait une belle poitrine, mais après chacune de ses trois grossesses, elle a perdu une taille. «Je ne le supportais pas. J'ai payé 3 420 euros pour mes prothèses, cela a été la plus grosse dépense de ma vie, plus que pour la voiture», nous racontait, en 2010, celle qui allait devenir la présidente de l'Association de défense des porteuses de prothèses PIP (PPP). Aujourd'hui, Alexandra Blachère n'a rien de frivole. Elle est en première ligne, combattante de tous les instants, à la tête de la plus importante des associations, qui regroupe 2 319 adhérentes et presqu'autant de parties civiles dans le procès des prothèses PIP qui s'ouvre, ce matin, à Marseille.
Alexandra connaît le dossier par cœur. Elle a été de toutes les étapes, de toutes les réunions. «La moitié des victimes - c'est-à-dire 15 000 - ont été réopérées, l'autre moitié non. Pourquoi, à votre avis ? interroge-t-elle à la cantonade. Eh bien, parce qu'elles n'en ont pas les moyens.» Elle argumente : «Quand l'affaire a éclaté, quand on a vu le danger et l'esc