Ils se voient comme le «peuple de France» dressé contre la «dictature» en marche. Ces jeunes militants de droite ou d'extrême droite, se revendiquant de «Gandhi» ou «Solidarnosc», multiplient les coups d'éclat contre le projet de loi sur le mariage homosexuel, dont l'examen a repris hier à l'Assemblée nationale. Harcèlement de ministres ou de personnalités engagées en faveur de la loi (lire page 5), barbouillage de locaux LGBT, happenings de rue… Pour eux, les défilés dominicaux derrière Frigide Barjot ont vécu. Exit le rose et le bleu ciel de la Manif pour tous, tout comme le logo de la famille «modèle». «Trop bisounours», a tranché Béatrice Bourges, ex-comparse de Barjot, désormais bombardée porte-parole du «Printemps français», un nouveau label partisan de la «radicalisation».
Toute la semaine, les opposants prévoient de manifester aux abords de l'Assemblée, afin de mettre la pression sur le gouvernement. Un pouvoir qu'ils jugent illégitime, en pleine «dérive autoritaire». «Nos députés ne représentent plus rien», explique Benjamin, un jeune proche du Camping pour tous, mouvance adepte des sit-in. «La rue nous appartient», lâche-t-il, pas découragé par les quinze heures passées en garde à vue lundi dans un commissariat parisien. «Il faut faire durer la mobilisation, même après le vote de la loi, le 23 avril.» Un slogan repris par Frigide Barjot, qui a annoncé plusieurs manifes