Dès le départ du cortège des opposants au mariage pour tous, mercredi soir au carrefour Sèvres-Babylone, la tension est palpable. Les forces de l'ordre ont réuni un dispositif de sécurité impressionnant face aux 2 400 manifestants (8 000 selon les organisateurs). A 19 heures, premier incident : une vingtaine de personnes, apparemment issues de l'extrême gauche, tentent d'organiser une contre-manifestation aux cris de «Pas de fachos dans nos quartiers». Séparées par un cordon de CRS, elles sont immédiatement interpellées. Les esprits s'échauffent chez certains jeunes de la Manif pour tous. «Regardez! Le pouvoir cherche à provoquer des violences pour nous faire peur», lâche un militant de la Manif pour tous. A 20 heures, c'est sous bonne escorte policière que le cortège prend la direction des Invalides dans une ambiance bon enfant, mêlant familles parées du rose et bleu de la Manif pour tous et jeunes aux crânes rasés et blousons de cuir. L'un d'eux, interrogé sur les accrochages la veille avec les forces de l'ordre, se justifie : «Nous répondons aux provocations policières.» Un autre renchérit : «Notre violence répond à la violence d'Etat.» Les organisateurs se relaient au micro pour appeler au calme et dénoncer «les amalgames des médias».
Une caméra piétinée
Il est 22 heures, la manifestation est officiellement terminée. Une centaine de personnes, identifiées par la préfecture comme issues de l'extrême droite, restent sur l'esplanade des Invalide