Se marier ? Les homos le pourront. Adopter ? Aussi. Mais la loi a laissé de côté l’une des revendications les plus importantes des lesbiennes : pouvoir avoir recours à la procréation médicalement assistée (PMA) en toute légalité. Bref, procréer. Rien que ça.
Chiffon rouge pour la droite, cette question a été renvoyée par le chef de l’Etat, François Hollande, à une future loi sur la famille. Et ce, une fois que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) - qui s’est autosaisi de l’affaire - aura rendu son avis, promis avantla fin de l’année. Y a-t-il une chance ? Ou la PMA pour les lesbiennes (mais aussi pour les femmes célibataires qui la réclament) est-elle d’ores et déjà enterrée ? C’est ce que craignent les (nombreux) déçus de la dernière révision a minima des lois de bioéthique en 2011.
Le débat avait pourtant bien commencé. En 1983 : la CCNE se crée dans la foulée du premier bébé-éprouvette français, Amandine. Deux ans plus tard, se tient un premier colloque sur la PMA patronné par le ministre de la Justice, Robert Badinter, partisan, au nom de la liberté des mœurs, d'un libre accès aux techniques procréatives. Toutes les interrogations sont déjà là : «Qui aura le droit de bénéficier des nouvelles techniques ? Des couples, des célibataires, des homosexuelles, des veuves ? Le donneur doit-il rester anonyme ? Les mères porteuses peuvent-elles être tolérées ?» raconte la sociologue Dominique Mehl (1).
Mais les médecins exigent un cadre et vont l'obtenir : la prem