Que la fête commence. Après des milliers d'amendements et d'heures de débats, après des centaines de kilomètres à battre le pavé en criant «égalité», après les injures et les coups durs, ils vont pouvoir enfin susurrer «veux-tu m'épouser ?», se cogner des EVJF (enterrement de vie de jeune fille) ou des EVJG (la version garçon), se dire oui à la mairie, lancer du riz, sourire devant les photographes, faire péter la nouba, se noyer dans le champagne, se mettre sur le toit, balancer son bouquet aux invités, et pourquoi pas, se faire arracher la jarretière - ou le slip - avec les dents… Bref pouvoir enfin s'adonner à tous ces rituels neuneu. Ou pas. Et puis, qui sait, un jour divorcer.
Officialiser. Aujourd'hui, quatorze ans après avoir adopté le pacs, les députés de gauche vont procéder au vote solennel de la «loi mariage pour tous». Et nul doute que ce sera oui. Oui au mariage pour les gays et les lesbiennes. Avec possibilité d'adopter à la clé. Et ce, n'en déplaise aux ténors de droite qui n'auront plus de noces à ronger. N'en déplaise aussi à ceux qui, dimanche, continuaient à dire leur opposition en marchant dans les rues de Paris. A rebours de l'histoire.
Mais combien seront-ils à se ranger ? Autrement dit, à officialiser leur union ? On sait seulement que 200 000 personnes vivent en couple avec une personne du même sexe. Que 6 fois sur 10, ce sont des hommes. Et qu’enfin, moins de la moitié (43%) des couples homos sont pacsées,