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«Monsieur le Président, la justice ne peut plus attendre»

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Alors que François Hollande reçoit aujourd'hui les organisations syndicales, le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, lui remet une lettre ouverte. Sévère.
La révolte couve dans certains tribunaux, qui profitent des audiences solennelles de début d'année pour alerter sur leur manque d'effectifs et de moyens, en privant les invités de cocktail ou en leur offrant un bout de moquette trouée. (Photo Denis Charlet. AFP)
publié le 23 avril 2013 à 16h01

François Hollande a-t-il enfin pris la mesure de l'impatience du monde de la justice ? En ce moment même, le président de la République reçoit les trois syndicats de magistrats à l'Elysée. Le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, qui avait tant espéré dans le retour de la gauche au pouvoir, lui a remis une lettre ouverte que nous publions ci-dessous. D'une grande sévérité, ce texte reflète bien la déception, la colère parfois, que ressentent beaucoup d'organisations progressistes du monde judiciaire face à l'immobilisme du gouvernement. Preuve de l'écart qui se creuse entre ces professionnels et l'exécutif, dix d'entre elles ont décidé de ressusciter le Collectif Liberté Egalité Justice (Clej), né en 2007 contre les mesures sécuritaires prônées par Nicolas Sarkozy.

Dans sa lettre au président, le Syndicat de la magistrature, quant à lui, écrit: «Monsieur le Président, l'heure n'est plus aux symboles, aux arbitrages a minima et au report des réformes. Au moment où la justice retrouve les feux de l'actualité au rythme des affaires, il serait désastreux que vous calibriez les réponses au gré de celles-ci. Nous demandions de la volonté politique, du courage, de l'audace, il faut maintenant des actes! Vous ne pouvez plus faire l'économie de réformes ambitieuses.» Le syndicat presse François Hollande d'aller plus loin pour