Personne en France ne peut ignorer l’insatiable appétit du Qatar. En trois ans et à coups de pétro et de gazodollars, ce petit émirat moins grand que l’Ile-de-France a fait de l’Hexagone l’une de ses terres de prédilection et d’expansion. Du rachat du PSG à celui du Printemps en passant par ses incursions dans les banlieues, ses aides aux PME et même ses offres d’emploi à un ex-président en mal-être existentiel. L’enquête que nous publions révèle un autre aspect des ambitions qataries : son attrait plus qu’évident pour l’islam de France et la population musulmane la plus importante d’Europe. Certes, du Maroc à l’Arabie Saoudite, d’autres avant le Qatar ont tenté - et tentent toujours -d’instrumentaliser un islam français que l’on sait désorganisé et influençable. Mais le Qatar s’y emploie avec de tels moyens et une telle énergie que l’on est en droit d’y regarder de plus près. Ne serait-ce que par son recrutement d’émissaires pour le moins sulfureux et son alliance publique avec les Frères musulmans, tous au service d’un prosélytisme assumé et d’un islam très libéral sur le plan économique mais très conservateur sur le plan sociétal. Une sorte de «real islamisme» basé sur le pouvoir de l’argent et de la puissance financière, d’autant plus efficace qu’auprès de toute une nouvelle génération de jeunes musulmans, le foot par exemple, avec l’aura des Ibrahimovic et autres Beckham, peut se montrer aussi fédérateur que les prêches à la mosquée. Un tel entrisme mériterait sans dout
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