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Analyse

Ramadan, VRP de luxe

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Le Qatar s’est «offert» les services du prédicateur suisse, très écouté en France.
Tariq Ramadan, au Bourget, le 7 avril 2012, lors de la rencontre annuelle des musulmans de France. (Photo Julien Mignot pour Libération)
publié le 26 avril 2013 à 21h46
(mis à jour le 29 avril 2013 à 13h25)

Pour rayonner, le Qatar doit surpasser une de ses faiblesses intrinsèques : le pays ne dispose d’aucun théologien de renom à même de diffuser l’islam rigoriste qu’il prône. Comme toujours, l’émirat «achète» donc à l’extérieur ce qui lui manque. A ce jeu, il est un homme que l’émirat convoitait particulièrement : Tariq Ramadan. Le très médiatique professeur d’islamologie exerce en effet une attraction magnétique sur les nombreux sympathisants que comptent les Frères musulmans en France. En banlieue, terre d’intérêts de l’émirat, il est l’intellectuel dont les positions doctrinales sont les plus écoutées et respectées. Ensuite, l’émirat goûte le prestige de s’arroger le petit-fils même du fondateur égyptien des Frères, Hassan al-Banna.

Idylle. C'est la cheikha Moza, une des trois femmes de l'émir du Qatar, qui a œuvré au rapprochement entre son pays et Ramadan. En janvier 2012, le prédicateur suisse a pris la tête d'une institution à forte visibilité internationale, satisfaisant tout à la fois les ambitions démesurées du Qatar et les siennes : le Centre de recherche sur la législation islamique et l'éthique. Basé à Doha, ce centre est calibré pour faire de l'émirat un nouveau califat régnant sur le monde sunnite. Mais l'idylle ne s'arrête pas là. Ramadan enseigne également à la faculté islamique de Doha, où, selon plusieurs sources diplomatiques contactées par Libération, il passerait désormais beaucoup de temps. L'intéressé s'en d