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Interview

Tariq Ramadan : «Je ne reçois aucune rémunération du Qatar»

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Le très médiatique professeur d'islamologie d'Oxford se défend d'être le VRP officieux du régime de Doha.
publié le 27 avril 2013 à 1h11

Professeur d’études islamiques contemporaines à Oxford, petit-fils du fondateur égyptien des Frères musulmans Hassan el-Banna, Tariq Ramadan est l'un des intellectuels les plus influents auprès des musulmans de France. Depuis quelques mois, sa proximité et son inféodation supposée au Qatar sont l'objet de bien des questions.

Votre chaire d'enseignement à Oxford, «his highness Sheikh Hamad bin Khalifa al-Thani», est-elle placée sous la tutelle de Doha ?

Ma chaire d’Oxford est une chaire permanente, que le Qatar a certes financé, mais dont la gestion est sous l’autorité exclusive d’Oxford. L’appel à candidature, la sélection, puis le choix du professeur ont suivi les règles académiques établies de façon stricte par l’université. J’ai été choisi sur la base d’un dossier de candidature et d’une interview, comme ont dû le faire tous les candidats à ce poste professoral permanent (une vingtaine à ma connaissance).

Plusieurs sources affirment que votre contrat avec Oxford est désormais «échu». Le confirmez-vous ?

Absolument pas. La chaire d’Études islamiques contemporaines est une chaire permanente, établie à Oxford selon le règlement de l’université.

Enseignez-vous, en plus du Centre de recherche sur la législation et l’éthique islamiques (CILE), à la faculté islamique de Doha ?

Au moment de l’établissement de l’accord entre la Qatar Foundation et l’université d’Oxford au sujet du CILE, il a été établi que le détenteur du poste serait un «professeur invité» à la Faculté d’études islamiques du Qatar pour enseigner un cours unique sur huit semaines, et ce pendant les dix premières années de la chaire. C’est ce que je fais.

Touchez-vous une rémunération de la part du Qatar au titre de vos enseignements ?

Non, je ne reçois aucune rému