C’est le premier volet politique de l’affaire du Mediator, ce médicament destiné aux diabétiques mais largement utilisé comme coupe-faim à l’origine de plusieurs centaines de victimes. Ce week-end, on a en effet appris que l’ancienne sénatrice UMP Marie-Thérèse Hermange et le numéro 2 de Servier, Jean-Philippe Seta, avaient été mis en examen dans une enquête visant le laboratoire pharmaceutique, soupçonné de s’être immiscé dans la rédaction d’un rapport sénatorial sur le Mediator. Ces mises en examen interviennent dans le cadre d’une enquête pour trafic d’influence, ouverte fin 2011 et alors qu’un premier procès sur le volet tromperie doit se dérouler en mai à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Quel est le point de départ ?
Les soupçons des magistrats sont nés d'écoutes téléphoniques entre le directeur opérationnel du groupe Servier, Jean-Philippe Seta, et Claude Griscelli, professeur de pédiatrie et de génétique. Dans ses écoutes, le Pr Griscelli se lâchait. Il indiquait au dirigeant de Servier que Marie-Thérèse Hermange, responsable de la rédaction d'un rapport sénatorial, lui avait demandé «d'aller travailler avec elle pour le Sénat». Et, sans hésiter, il précisait au dirigeant de Servier «avoir réussi à faire changer pas mal de choses».
Marie-Thérèse Hermange - qui n'est plus sénatrice depuis septembre 2011 - avait, sur le moment, catégoriquement démenti ces affirmations. Elle reconnaissait, certes, avoir rencontré