Menu
Libération
Décryptage

Mediator : une élue sous influence ?

Article réservé aux abonnés
Mediator, le procèsdossier
Soupçonnée d’avoir minimisé le rôle des laboratoires Servier dans un rapport parlementaire, une ex-sénatrice UMP a été mise en examen, tout comme le numéro 2 du groupe pharmaceutique.
publié le 28 avril 2013 à 20h26

C’est le premier volet politique de l’affaire du Mediator, ce médicament destiné aux diabétiques mais largement utilisé comme coupe-faim à l’origine de plusieurs centaines de victimes. Ce week-end, on a en effet appris que l’ancienne sénatrice UMP Marie-Thérèse Hermange et le numéro 2 de Servier, Jean-Philippe Seta, avaient été mis en examen dans une enquête visant le laboratoire pharmaceutique, soupçonné de s’être immiscé dans la rédaction d’un rapport sénatorial sur le Mediator. Ces mises en examen interviennent dans le cadre d’une enquête pour trafic d’influence, ouverte fin 2011 et alors qu’un premier procès sur le volet tromperie doit se dérouler en mai à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Quel est le point de départ ?

Les soupçons des magistrats sont nés d'écoutes téléphoniques entre le directeur opérationnel du groupe Servier, Jean-Philippe Seta, et Claude Griscelli, professeur de pédiatrie et de génétique. Dans ses écoutes, le Pr Griscelli se lâchait. Il indiquait au dirigeant de Servier que Marie-Thérèse Hermange, responsable de la rédaction d'un rapport sénatorial, lui avait demandé «d'aller travailler avec elle pour le Sénat». Et, sans hésiter, il précisait au dirigeant de Servier «avoir réussi à faire changer pas mal de choses».

Marie-Thérèse Hermange - qui n'est plus sénatrice depuis septembre 2011 - avait, sur le moment, catégoriquement démenti ces affirmations. Elle reconnaissait, certes, avoir rencontré