Des canards malades, souffrant de nanisme ou de diarrhées, soignés à l’artillerie lourde – antibiotiques, sulfate de cuivre – dans des conditions d’hygiène parfois déplorables. Le tout au mépris des règlements en vigueur, puisque les volatiles continuaient à être gavés, pour finir en foie gras. C’est la situation peu reluisante dénoncée par cinq anciens gaveurs du Sud-Ouest de la France, qui, il y a un an, déposaient une plainte contre X pour «tromperie». Dans leur viseur : la coopérative Euralis, un des géants du secteur, pour laquelle ils ont tous travaillé comme gaveurs sous-traitants, une relation contractuelle les plaçant dans une situation de dépendance économique. Selon les plaignants, le géant du foie gras aurait commis de graves manquements aux règlements sanitaires, et leur aurait causé un important préjudice économique. L'argumentaire n’a pas convaincu la justice, puisque le parquet de Pau a, la semaine dernière, classé leur plainte sans suite. L’affaire pourrait cependant ne pas s’arrêter là. Explications.
Que s’est-il passé ?
Le 16 avril 2012, Me Adrien Ville, avocat au barreau de Mont-de-Marsan (Landes), dépose une plainte contre X au parquet de Pau. Ses cinq clients, anciens gaveurs pour Euralis, reprochent à l'entreprise de leur avoir fourni pendant des années, via une de ses filiales, des canards en mauvaise santé. «Quand j'ai commencé à gaver en 2003, très rapidement, j'ai vu arriver des canards malades, de toutes sortes de pathologies», explique Philippe Lapaque, un de