«Plus présent sur le terrain, plus combatif sur la question de la réparation.» Voilà le Cran que Louis-Georges Tin, son président depuis 2011, cherche à incarner. Parce qu'elle «englobe tout», c'est en effet la réparation qui «permet de penser l'ensemble du combat antiraciste». «Depuis l'arrivée de Louis-Georges Tin, les questions mémorielles, en particulier celles liées à la traite et à l'esclavage, ont pris plus d'importance», explique Pap Ndiaye, intellectuel et compagnon de route du Conseil représentatif des associations noires de France depuis sa création.
Outre-mer. Pour le collectif, sans réparation, il n'y a pas de réconciliation nationale possible. Le Cran considère que les descendants d'esclaves souffrent encore des conséquences économiques et sociales de la traite négrière. Il en veut pour preuve les résultats d'un sondage réalisé par l'Ifop auprès des Français d'outre-mer. Cette étude publiée lundi 6 mai révèle que 63% des personnes interrogées jugent justifiée la mobilisation de personnalités et d'associations, «pour que des réparations morales ou matérielles soient accordées aux descendants des victimes de l'esclavage colonial» (1). Alors pour le 10 mai, journée de la commémoration de l'abolition de l'esclavage, le Cran a choisi une action hautement symbolique. Il veut frapper fort en assignant en justice une grande banque française. Il la suspecte de s'être enrichie grâce à la tr