Menu
Libération
Témoignage

En Allemagne, les disparités sont région

Article réservé aux abonnés
Outre-Rhin, où l’enseignement relève des Länder, les conditions de travail sont très contrastées.
publié le 12 mai 2013 à 21h06

Bernhard est déjà démotivé. A 45 ans, et après deux reconversions professionnelles, il vient d’obtenir un premier poste dans un lycée de Berlin. Professeur de français et de sciences politiques, il enseigne dans un quartier défavorisé : 30 élèves par classe, problèmes de discipline récurrents, locaux vétustes… La liste des doléances est longue. Surtout, Bernhard se plaint de son statut. La ville de Berlin, surendettée, a modifié ces dernières années statut et rémunérations, imposant aux enseignants débutants des conditions de travail moins avantageuses que celles de leurs aînés. A qualification égale, un jeune professeur devra fournir plus d’heures de cours en gagnant jusqu’à 600 euros de moins par mois qu’un collègue chevronné. Surtout, il ne bénéficie plus des avantages du statut de fonctionnaire.

En Allemagne, l’enseignement relève des Länder et les disparités régionales sont considérables - un débutant au lycée touche entre 2 200 euros et 2 600 euros net. Dans le Sud riche, les enseignants sont mieux payés pour moins d’heures de cours - de vingt-cinq à vingt-sept heures en moyenne par semaine -, et ils obtiennent toujours le très envié statut de fonctionnaire. Du coup, les Länder pauvres peinent à attirer les candidatures.

En 2009, le Bade-Wurtemberg, région industrielle où règne le plein-emploi, avait lancé une campagne d'affichage dans le métro berlinois, pour débaucher les jeunes profs. Sous le slogan «Bien le bonjour, Monsieur le professeur», le blason du Land