Alors que le premier procès du Mediator s'ouvre mardi à Nanterre, l'information judiciaire menée en parallèle à Paris s'accélère. Les juges d'instruction ont mis au jour des documents internes de Servier, auxquels Libération a eu accès, qui montrent que Jacques Servier et son numéro 2, Jean-Philippe Seta, ont directement participé à la tromperie présumée sur les dangers du Mediator. Auquel seraient attribuables 1 300 à 1 800 décès à long terme, selon le rapport des experts judiciaires dévoilé mi-avril.
Auditionné le 26 avril par les juges, Seta en est ressorti mis en examen pour «trafic d'influence», «escroquerie», «obtention indue d'autorisation», et «tromperie» avec «mise en danger de l'homme». Des délits qu'il «conteste évidemment formellement», a-t-il déclaré aux juges.
Collimateur. Les magistrats lui reprochent notamment une lettre qu'il a rédigée le 15 novembre 1999 en réaction aux premières enquêtes sur le Mediator. Ce courrier, adressé aux dirigeants du groupe, visait à adresser un argumentaire d'une page, «validé par le Docteur [Jacques] Servier», niant le danger du médicament. Seta charge ses lieutenants de transmettre la note à tous les salariés susceptibles d'être interrogés sur le Mediator. En particulier les visiteurs médicaux chargés d'informer les médecins. Les consignes du directeur général sont très fermes, ce texte doit «constituer la seule répon